La première expédition scientifique française en antarctique​

Août 1903 – mars 1905

En 1903, Charcot envisageait une mission scientifique boréale. Pour ce faire, il confiait aux chantiers Gautier de Saint-Malo la construction d’un trois-mâts goélette assez solide pour résister aux chocs contre les glaces  et aux pressions qu’il pourrait subir, et cependant bon marché, d’où une longueur réduite à 32 mètres. Sa coque était en chêne, estimée plus résistante que celles en acier, et il était doté d’une machine à vapeur auxiliaire alimentée par deux chaudières. Les soutes pouvaient contenir 60 tonnes de vivres ou de matériel, 110 tonnes de charbon et 2 tonnes de pétrole.

La première expédition scientifique française en antarctique

Août 1903 – mars 1905

En 1903, Charcot envisageait une mission scientifique boréale. Pour ce faire, il confiait aux chantiers Gautier de Saint-Malo la construction d’un trois-mâts goélette assez solide pour résister aux chocs contre les glaces  et aux pressions qu’il pourrait subir, et cependant bon marché, d’où une longueur réduite à 32 mètres. Sa coque était en chêne, estimée plus résistante que celles en acier, et il était doté d’une machine à vapeur auxiliaire alimentée par deux chaudières. Les soutes pouvaient contenir 60 tonnes de vivres ou de matériel, 110 tonnes de charbon et 2 tonnes de pétrole.

Charcot avait toutes les peines du monde pour rassembler les fonds nécessaires à la préparation de l’expédition (450 000 francs), malgré une souscription lancée par le journal Le Matin. Par provocation peut-être à l’égard des pouvoirs publics qui soutenaient trop mollement son projet, malgré l’appui de hauts personnages, et par reconnaissance envers les particuliers souscripteurs, Charcot choisit finalement de débaptiser son futur Pourquoi pas ? III et de l’appeler le Français. Mais contrairement au projet initial, ce n’est pas dans le grand Nord que le Français affronterait les glaces, mais dans l’Antarctique.

L’expédition quitte le Havre le 15 août 1903 mais la mort accidentelle d’un des membres d’équipage, Maignan, retarde le départ au 22 août. Le navire passe par Madère au Portugal, l’État du Pernambouc au Brésil et arrive le 16 novembre à Buenos-Aires en Argentine avant de continuer de poursuivre sa route vers le sud.  Adrien de Gerlache quitte l’expédition lors de l’escale au Brésil pour des raisons personnelles. C’est à Buenos-Aires que Charcot apprend le sauvetage de l’expédition antactique et rencontre ses membres. Otto Nordenskjöld, impressionné par son projet lui donne cinq chiens de traîneaux, des Groenlandais.

L’expédition continue et fait escale à Ushuaïa pour repartir le 17 janvier 1904. Décidé à explorer la partie occidentale de la péninsule Antarctique, Charcot passe les îles Shetland du sud le 1er février et découvre Port Lockroy fin février. Le moteur du Français de 125 chevaux ne se montra pas assez puissant pour les eaux polaires, ce qui limita les possibilités sur place.

Jean-Baptiste Charcot a décidé d’hiverner dans une baie de 1,5 mile nautique de large au nord de l’île Booth. Ce lieu, à 62°59′ S, 60°33′ O, fait partie de l’archipel Wilhelm et est nommé Port-Charcot en l’honneur de son père le docteur Jean-Martin Charcot. 

Au retour, le Français, abîmé, est acheté par le gouvernement argentin.

L'ÉQUIPAGE DU FRANÇAIS

Une partie de l’équipage

L’État-major, en plus de Jean-Baptiste Charcot chef de l’expédition, commandant du Français, médecin de l’expédition et bactériologue, était composé à l’origine de :

Deux officiers de marine mis en congé avec  « solde à terre », André Matha (1873-1915) second de l’expédition, chargé de l’hydrographie, de l’étude des courants et marées, de la chimie de l’eau de mer, de la gravitation terrestre et des observations astronomiques et de Joseph-Jean Rey (1873-1930) enseigne de vaisseau chargé de la météorologie, du magnétisme terrestre et de l’électricité atmosphérique. 

D’Adrien de Gerlache, commandant de la Belgica, première expédition à avoir hiverné en Antarctique.

De Paul Pléneau (1869-1949), ingénieur de l’Ecole Centrale et directeur d’une société de construction de machines à vapeur laissait tout derrière lui pour vivre l’aventure, il sera le photographe officiel et sera également en charge de la surveillance des appareils et de seconder les différents observateurs.

Des naturalistes Bonnier et Pérez qui, arrivés en Amérique du Sud s’en retourneront en Europe avec Adrien de Gerlache. Pour les remplacer, Jean Turquet (1867-1945), zoologue et botaniste, et Ernest Gourdon (1873-1955), géologue et glaciologue, rejoindront l’Argentine, avant l’appareillage pour l’Antarctique.

Ernest Cholet est très probablement le premier Manchois à rencontrer des manchots ! Un îlot au nord-ouest de Port-Charcot, sur l’île Wandel, porte son nom. Il est né à Carentan le 15 septembre 1858, fils de René Cholet, 26 ans, maçon, né à Rennes, et de Marie Jeanne Gillette, 26 ans également, domiciliés rue Holgate. Il se mariera à Saint-Servan (35) le 13 septembre 1923. À son retour de la première expédition en Antarctique, Cholet reçoit les palmes académiques, ainsi que le chef mécanicien, le maître d’équipage et Rallier du Baty, élève de la Marine marchande. Il est le patron d’un équipage de quatorze hommes qui comptait :

Un guide de haute montagne italien d’origine française : Pierre Dayné, Paumelle le maître d’hôtel de Charcot depuis quatorze ans.

E. Goudier chef mécanicien, J. Jabet maître d’équipage, J. Rallier du Baty élève de la Marine marchande, J. Guéguen matelot, F. Rolland matelot, F. Hervéou matelot, J. Besnard matelot, F. Libois charpentier et chauffeur, F. Guégen chauffeur, L. Poste mécanicien, F. Maignan matelot décédé au départ du Havre, M. Rozo cuisinier embarqué à Buenos-Aires

Un équipage solide qui fera écrire à Charcot : « Je suis convaincu maintenant qu’avec un certain nombre de préceptes hygiéniques, des précautions physiques et morales préventives, les marins de Bretagne et de Normandie sont capables d’aller jusqu’au bout du monde. » Dans le journal de l’expédition, le docteur, au moment de mettre en place une école du soir pour l’équipage pendant l’hivernage, note le 1er mai 1904 qu’un de ses hommes ne sait ni lire ni écrire, trois savent lire mais pas écrire, que trois autres, assez instruits, recevront des perfectionnements en orthographe, en arithmétique, en histoire et en géographie.

À son retour, Charcot raconte que « tous ces braves gens partirent avec la solde ordinaire et qu’ils allèrent gaillardement risquer leur vie, alors, que pour le même prix, ils pouvaient faire le cabotage ou se prélasser dans le doux « farniente » du Yachting de Dinard ou de Trouville.

Au retour de de cette première expédition en Antarctique, Cholet, Gourdier, Jabet et Rallier du Baty reçoivent les palmes académiques.

Les escales

27 juin 1903 > Lancement du Français à Saint Malo
15 août > Départ du Havre

30 août > Départ de Brest

2 septembre > La Corogne

10 au 16 septembre > Funchal

26 au 27 septembre > Saint-Vincent Cap Vert

19 au 22 octobre > Pernambouco

15 novembre> Montevideo

16 novembre au 23 déc > Buenos Aires

9 janvier 1904 > Iles des Etats

12 au 26 janvier > Ushuaïa

27 janvier > Baie Orange

7 au 18 février > Baie des Flandres (Antarctique)

20 au 21 février > Port Locroy

4 mars au 25 décembre > Port-Charcot

26 décembre au 4 janvier 1905 > Port-Locroy

29 janvier au 11 février > Port-Locroy

11 au 12 février > Baie de Biscoe

4 au 12 mars > Puerto Madryn

21 mars au 5 mai > Buenos Aires

1er juin > Tanger

9 juin > Toulon

10 juin > Paris

Les escales lors de l'expédition

27 juin 1903 > Lancement du Français à Saint Malo

15 août > Départ du Havre

30 août > Départ de Brest

2 septembre > La Corogne

10 au 16 septembre > Funchal

26 au 27 septembre > Saint-Vincent Cap Vert

19 au 22 octobre > Pernambouco

15 novembre> Montevideo

16 novembre au 23 déc > Buenos Aires

9 janvier 1904 > Iles des Etats

12 au 26 janvier > Ushuaïa

27 janvier > Baie Orange

7 au 18 février > Baie des Flandres (Antarctique)

20 au 21 février > Port Locroy

4 mars au 25 décembre > Port-Charcot

26 décembre au 4 janvier 1905 > Port-Locroy

29 janvier au 11 février > Port-Locroy

11 au 12 février > Baie de Biscoe

4 au 12 mars > Puerto Madryn

21 mars au 5 mai > Buenos Aires

1er juin > Tanger

9 juin > Toulon

10 juin > Paris