Greenlandia : #Mission Scoresby in&out
Troisième expédition maritime scientifique et documentaire

Alors que le Groenland perdrait 20% de glace en plus que ce qui avait été estimé, révèle récemment la revue scientifique Nature, Greenlandia lance sa troisième expédition consécutive dans le Scoresby Fjord, sur la côte est de cette île.  

 

2000 kms de navigation en 24 jours d’expédition depuis l’Islande. Une équipe d’expédition de 12 personnes avec une rotation dans le fjord. 2 biologistes dont un groenlandais et un français. 20 stations de prélèvements scientifiques prévues : 15 stations maritimes (biologie marine), 5 stations sur des glaciers et icebergs (biologie terrestre).

 

L’équipe d’expédition de cette année arrivera le lundi 12 août au port de Reykjavik (Islande) puis appareillera le lendemain à bord du voilier Kamak, cap sur le Scoresby Fjord (Groenland). Le retour se fera le 6 septembre directement du Groenland.

 

En bientôt 10 ans, c’est la dixième mission de notre initiative climatique dans le Scoresby Fjord, au Groenland. L’expédition maritime #Scoresby in&out est la troisième consécutive à bord du voilier Kamak : 24 jours pour comprendre encore un peu mieux les effets du changement climatique sur cet écosystème marin qui abrite le plus grand système de fjords au monde.
À travers d’abord l’étude des algues rouges commencée l’été dernier et la poursuite, à l’occasion de cette troisième expédition consécutive, de l’étude de la morue polaire.

 

Des données scientifiques offertes pour la communauté du Groenland

Par la réplication et la temporalité de ces prélèvements dans un même écosystème, Greenlandia contribue à découvrir à travers ces deux missions biologiques en particulier comment ce poisson, au centre de la chaine alimentaire arctique et cette micro-algue, responsable à elle seule de 10% de la fonte de la cryosphère groenlandaise, se transforment et affectent ce milieu si fragile.

 

“Le nom Scoresby in&out a été retenu parce que le Kamak, affrété pour la troisième année consécutive, partira cette année de Reykjavik (Islande) avec à son bord l’équipe Greenlandia et Eric Maréchal (Biologiste, Directeur de Recherche du CNRS, Université de Grenoble Alpes, projet Alpalga). Il y aura donc pour la première fois des échantillonnages à l’extérieur du fjord et dans le courant transpolaire”

 

– Vincent Hilaire, Fondateur et Directeur de Greenlandia

 

 

Pour donner une idée de nos expéditions maritimes, voici les chiffres de l’expédition scientifique et documentaire de l’année dernière #Mission Milneland 2023 :

  • 1000 kms de navigation en 24 jours d’expédition

  • 25 stations de prélèvements scientifiques : 16 stations maritimes (biologie marine), 5 stations sur des glaciers et icebergs (biologie terrestre) et 4 stations à terre pour la recherche paléontologique et micropaléontologique

  • 32 échantillons de plancton dont 19 larves de poisson et 9 de morue polaire (en 2022 c’était 52)

  • 16 profils de la colonne d’eau entre 0 et 65m de profondeur

  • 37 échantillons d’algues rouges, composants d’autant de microbiomes

  • 104 kg de roches/sable sous marin jusqu’à 400m de profondeur

  • 113 kg de roche terrestre dont 67 fossiles d’invertébrés et un de vertébré (tronc d’arbre, ammonites, bélemnites, éponges, brachiopodes, nodules, végétaux, bivalves, gastéropodes, feuilles, étoile de mer, crinoïdes, bois, et côtes de reptile marin)

 

Mots de l’équipe avant le départ

 

« Bien que depuis 20 ans j’ai l’expérience de diriger des expéditions et que je connaisse la nature des activités scientifiques que nous mènerons pour cette mission Greenlandia, chaque expé est différente: l’équipe, les conditions météorologiques, les glaces, les méthodes d’échantillonnage, les capacités de Kamak, les contraintes logistiques et, bien sûr, les défis imprévus qui surgiront sûrement. J’ai hâte de rassembler ce « puzzle d’expédition » avec cette équipe déjà expérimentée !

Des projets comme Greenlandia continuent d’ajouter à nos connaissances et à notre compréhension scientifique, mais font aussi le lien humain, entre ceux qui vivent, en Arctique, dans les hautes latitudes, une crise climatique aigüe et ceux qui la vivent à des latitudes plus basses. »

– Grant Redvers, chef de l’expédition Scoresby in&out, Nouvelle-Zélande

 

“C’est une chance immense d’avoir, grâce à Greenlandia, accès à ce fjord du bout du monde pour mener ces recherches, encore plus d’avoir l’opportunité de construire une étude pluriannuelle. Les séries temporelles sont très importantes pour étudier les effets des changements climatiques sur les écosystèmes arctiques.  

– Caroline Bouchard, chercheuse au Greenland Climate Research Centre, Groenland

 

“L’objectif cette année est de vérifier que les microorganismes que nous avons commencé à identifier se retrouvent spécifiquement sur chacun de ces supports d’eau glacée. Certains ne se retrouvent que dans certains habitats, d’autres sont plus versatiles. Il nous manque des données pour affiner la cartographie encore méconnue des microalgues allant de la neige à la glace des glaciers et des icebergs, mais aussi de la neige à la terre, ainsi qu’au réseau hydrologique marqué par des ruissellements, et enfin évaluer si une présence de certaines espèces dans l’eau de mer est aussi possible. C’est pour cela que nous collecterons aussi des échantillons à la surface de l’eau de mer, dans la partie supérieure de ce qu’on appelle la zone photique.”

 – Eric Maréchal, directeur de recherche au CNRS et Université Grenoble Alpes, France

 

“Printemps 2024, une nouvelle aventure humaine m’ouvre ses portes. Je suis invitée par Vincent Hilaire, Directeur et Fondateur de Greenlandia, pour la première résidence d’artiste embarquée au sein de cette initiative climatique.

À bord du Kamak, j’embarquerai pour le Groenland, dans le Scoresby Fjord. 

Un volet documentaire, humain m’est offert pour un témoignage photographique du changement climatique sur place avec l’équipe Greenlandia, les scientifiques, et des habitants du village inuit d’Ittoqqortoormiit. Pour célébrer aussi avec mes images les 10 ans de ce beau projet ! 

La photographie de paysages, les portraits, la nature seront une source d’inspirations, une nourriture terrestre inépuisable. Je me réjouis de la rencontre des inuits au sein du village. La photographie comme  témoignage humain, artistique et scientifique complètera le long et beau travail effectué depuis dix par Greenlandia.”

– Ferial, première artiste embarquée sur Scoresby in&out

 

 

Ces expéditions maritimes annuelles en été permettent d’approfondir l’étude des problématiques climatiques principales identifiées par cette population (recrudescence des ours blancs, fonte de la banquise et des glaciers, migrations des oies bernaches plus précoces, changement des conditions météorologiques et du régime des températures de l’air, évolution de la population des narvals etc.).

 

Les objectifs cette année seront de permettre aux deux biologistes Eric Maréchal (Directeur de Recherche du CNRS au laboratoire de Physiologie Cellulaire et Végétale (LPCV), Université de Grenoble Alpes, projet Alpalga) et Caroline Bouchard (Professeure et Chercheuse sénior au Greenland Institute of Natural Resources, son sujet d’étude est la morue polaire) de continuer leur travail autour des conséquences du changement climatique dans le fjord en retournant sur des points déjà échantillonnés, mais aussi en en prospectant d’autres liés à leur disciplines respectives.

 

Ceci en parallèle à tout ce que Greenlandia a initié dans le Scoresby Fjord et surtout à l’Observatoire Homme-Milieu mis en place par nous depuis 2015 que nous continuerons de mettre en résonance.

 

Cet observatoire se construit année après année, à travers des expéditions terrestres (ethnologie, auprès des habitants du village d’Ittoqqortoormiit) et maritimes terrestres (biologie marine et terrestre, microbiologie, glaciologie, géologie, paléontologie et micropaléontologie).